Les parents d’Albert Bergez, Pierre et Emilie Laborde se sont mariés à Oloron en 1891. Son père étant surveillant militaire à Nouméa (Calédonie) Albert y est né le 30 juin 1896. Pierre avait 39 ans et sa mère Emilie 21 ans. Elle sera décédée lors du recensement d’Albert en 1915. Ce dernier est élève à l’école normale de Dax lorsqu’il est appelé à la mobilisation le 5 avril 1915, il passe au 162e RI le 5 novembre 1915, est nommé sergent le 30 août 1915, passe au 9e RI le 6 décembre 1915 et arrive au 137e RI régiment le 16 avril 1916 avec les premiers éléments de la classe 16.
Le 1er juin, le régiment va occuper le soir Beaulieu Waly et Froidos. Le 2 juin, les bataillons et les compagnies de mitrailleuses se rendent dans la région de Verdun ; le régiment a été averti depuis plusieurs semaines de son engagement prochain dans la bataille de Verdun qui dure déjà depuis 3 mois (Historique du 137eRI). Le 8 juin, le 3ème bataillon reçoit l’ordre de contre-attaque sur la ferme de Thiaumont : les abords sud de la ferme et la côte 360 sont tenus par l’infanterie allemande. Le 10 juin, le Colonel arrivé au PC rend compte que la situation des bataillons est critique, dominés de tous côtés et le flanc droit découvert, les liaisons sont défectueuses , les lignes téléphoniques mal installées (Historique du 137e RI). Les compagnies doivent se dissimuler le jour dans des trous d’obus pour tenir la position. Le 11 juin ; bombardement violent sur les 4 bataillons écrit l’Historique, les deux premiers perdent 20% de leurs effectifs et les deux autres 50 et 30%. Le 12 juin les bombardements reprennent vers 2h30 puis l’attaque allemande se produit vers 7h d’abord vers le Nord puis en débouchant de la ferme de Thiaumont, des forces importantes dévalent les pentes du ravin de la Dame (JMO du 137e RI). A 8 heures, le bombardement est très violent sur la région arrière, il n’y a plus de nouvelles des bataillons 1 et 3. Au cours de la journée du 12 juin, le bombardement sera incessant sur les 1ères et 2èmes lignes et sur l’ouvrage de Thiaumont .
Jusqu’au 14 juin, le régiment perdra 37 officiers, 133 sous-officiers et 1387 caporaux et soldats. Plus de la moitié des compagnies seront commandées par des sergents, l’Historique écrit : « ces braves (soldats) ont été écrasés sur place par les bombardements ou tués à leur poste de combat, les gros obus faisaient voler en l’air les corps déchiquetés »
Albert Bergez disparaît dans cet enfer le 12 juin, son corps n’a pas été retrouvé, il aurait eu 20 ans le 30 juin !
Le jugement de son décès a été rendu à Oloron le 16 avril 1919
Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron, sur la plaque des églises de Saint-Pée et de Notre-Dame à Oloron et à Dax sur le Monument aux instituteurs landais réalisé par Ernest Gabard.