Maurice Odde naît le 9 Février 1888 à Paris, 47, rue Monge, dans le 5ème arrondissement. Il est le fils naturel reconnu d’Alfred, Henry, Ernest Odde et de Geneviève Abadie domiciliée à Oloron-Sainte-Marie. Il veut devenir militaire et sera élève à l’Ecole Spéciale Militaire. Il obtient un degré d’instruction générale élevé et son parcours militaire sera remarquable. En 1908, son père est déjà décédé ; le 10 Octobre, alors à Oloron-Sainte-Marie, il s’engage pour 4 ans et devient soldat de 2e classe au 49e RI. Rapidement, le 5 avril 1909, il est nommé caporal et part le 17 octobre pour l’Ecole Spéciale Militaire. Sergent le 9 novembre 1909, aspirant le 16 mai 1910, il obtient le grade de sous lieutenant le 1er octobre 1911. En 1915, il est lieutenant puis capitaine au 11e Bataillon de Chasseurs à pied.
Après les Vosges où ils ont subi les outrages de l’hiver et vécu les combats difficiles de montagne, les alpins sont positionnés dès juillet 16, dans la région de la Somme. Jour et nuit, les Alpins défendent, attaquent très souvent avec succès les positions ennemies. C’est la bataille de la Somme et le 18 août, à la tête de son Bataillon, Maurice Odde part à l’assaut vers Maurepas. Le village est pris et ce n’est plus qu’un champ de guerre avec ruines de pierres parmi les trous d’obus.
L’un des poilus, qui fut « de Maurepas », Paul Dubrulle, prêtre soldat, a peint l’effroyable spectacle de ces débris informes, tout sanglants de l’héroïque combat :
« Au sortir du village, un tableau plus sinistre s’offre à moi. Dans le village, les ruines avaient voilé les horreurs les plus poignantes, la vue des cadavres ; sur ce terrain, elles s’étalent. Le combat a été atroce; partout des Allemands sont étendus. J’arrive au fameux chemin creux… Mettant à profit cette défense naturelle, l’ennemi y avait organisé une résistance farouche : nos soldats ont dû le déloger, un à un, de ses niches par un combat à la grenade. Le terrain n’avait pas encore été nettoyé. A chaque pas, sur le bord du chemin, dans les trous, des cadavres gisaient, horribles, noircis, gonflés, mutilés par d’affreuses blessures ; çà et là des membres détachés, des têtes, ajoutaient encore au tragique du tableau. Le sol était couvert de matériel de guerre en quantité énorme : fusils, mitrailleuses, caisses et bandes de cartouches, grenades, outils, havresacs, capotes, casques, bérets, gisaient éparpillés dans un désordre navrant … » (Extrait de Mon régiment dans la fournaise de Verdun et dans la bataille de la Somme, Editions Plon)
Maurice Odde décède le 18 Août à Maurepas des suites de ses blessures. Pour sa bravoure et son héroïsme, il fut élevé au grade de Chevalier de la légion d’honneur et décoré de la Croix de Guerre : « Brillant officier qui a commandé de façon remarquable sa compagnie de mitrailleuses. Blessé une première fois le 16 mai 1915, a été de nouveau atteint d’une très grave blessure le 18 août 1916 alors qu’il observait d’un emplacement dangereux le développement de l’attaque. A succombé à ses blessures ».
Après la guerre son corps fut ramené au cimetière de Notre-Dame, où il repose en compagnie de son père et de son frère, Henri, médecin vétérinaire décédé en 1918, à 24 ans, de tuberculose.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Oloron.